La Terre

La Terre (paragraphe n°2717)

Chapitre VI

Grosbois vint donc arpenter les biens et les diviser en deux lots. Il y avait un hectare de prairie, un autre de vignes, deux de labour ; et c'étaient ces derniers surtout, au lieu-dit des Cornailles, que Buteau, depuis son mariage, s'entêtait à ne pas lâcher, car ils touchaient auchamp qu'il tenait lui-même de son père, ce qui constituait une pièce de près de trois hectares, telle que pas un paysan de Rognes n'en possédait. Aussi, quel encagement, lorsqu'il vit Grosbois installer son équerre et planter les jalons ! La Grande était là, à surveiller, Jean ayant préféré ne pas y être, de peur d'une bataille. Et une discussion s'engagea, car Buteau voulait que la ligne fût tirée parallèlement au vallon de l'Aigre, de façon que son champ restât soudé à son lot, quel qu'il fût ; tandis que la tante exigeait que la division fût faite perpendiculairement, dans l'unique but de le contrarier. Elle l'emporta, il serra les poings, étranglé de fureur contenue.

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