La Terre

La Terre (paragraphe n°3252)

Chapitre IV

Alors, il y eut un grand tumulte, tous parlaient à la fois. Est-ce qu'on ne pourrait pas l'empêcher d'entrer, ce blé de malheur ? On coulerait les bateaux dans les ports, on irait recevoir à coups de fusil ceux qui l'apportaient.Leurs voix devenaient tremblantes, ils auraient tendu les bras, pleurant, suppliant qu'on les sauvât de cette abondance, de ce pain à bon marché qui menaçait le pays. Et le maître d'école, avec des ricanements, répondait qu'on n'avait jamais vu ça : autrefois, l'unique peur était la famine, toujours on craignait de n'avoir pas assez de blé, et il fallait être vraiment fichu pour en arriver à craindre d'en avoir trop. Il se grisait de ses paroles, il dominait les protestations furieuses.

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