La Terre

La Terre (paragraphe n°369)

Chapitre IV

D'ailleurs, le prêtre traversait la nef, en jetant un coup d'œil sur les bancs. Il y avait peu de monde. A gauche, il ne vit encore que Delhomme, venu comme conseiller municipal. A droite, du côté des femmes, elles étaient au plus une douzaine : il reconnut Cœlina Macqueron, sèche, nerveuse et insolente ; Flore Lengaigne, une grosse mère, geignarde, molle et douce ; la Bécu, longue, noiraude, très sale. Mais ce qui acheva de le courroucer, ce fut la tenue des filles de la Vierge, au premier banc. Françoise était là, entre deux de ses amies, la fille aux Macqueron, Berthe, une jolie brune, élevée en demoiselle à Cloyes, et la fille aux Lengaigne, Suzanne, une blonde,laide, effrontée, que ses parents allaient mettre en apprentissage chez une couturière de Châteaudun. Toutes trois riaient d'une façon inconvenante. Et, à côté, la pauvre Lise, grasse et ronde, la mine gaie, étalait le scandale de son ventre, en face de l'autel.

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