La Terre

La Terre (paragraphe n°621)

Chapitre V

Là-bas, la ferme de la Borderie disparaissait, renflant à peine d'une légère bosse la nappe blanche ; et, dès que Jean se fut engagé dans le sentier de traverse, il se rappela le champ qu'il avait ensemencé à cette place, quelques jours plus tôt : il regarda vers la gauche, il le reconnut, sous le suaire qui le couvrait. La couche étaitmince, d'une légèreté et d'une pureté d'hermine, dessinant les arêtes des sillons, laissant deviner les membres engourdis de la terre. Comme les semences devaient dormir ! quel bon repos dans ces flancs glacés, jusqu'au tiède matin, où le soleil du printemps les réveillerait à la vie !

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