La Terre

La Terre (paragraphe n°738)

Chapitre II

Saisies, révoltées et blêmes sous le fléau, elles regardaient. Cela dura dix minutes à peine. Il n'y avait pas de coups de tonnerre ; mais de grands éclairs bleuâtres, incessants, semblaient courir au ras du sol, en larges sillons de phosphore ; et la nuit n'était plus si sombre, les grêlons l'éclairaient de rayures pâles, innombrables, comme s'il fût tombé des jets de verre. Lebruit devenait assourdissant, une mitraillade, un train lancé à toute vapeur sur un pont de métal, roulant sans fin. Le vent soufflait en furie, les balles obliques sabraient tout, s'amassaient, couvraient le sol d'une couche blanche.

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