Le Docteur Pascal

Le Docteur Pascal (paragraphe n°1139)

Chapitre IX

Ce ne fut que très tard, par le train de sept heures, que Clotilde et Pascal purent rentrer à Plassans, après que ce dernier eut visité enfin les deux malades qu'il avait à voir. Mais, le surlendemain, comme ils revenaient ensemble au rendez-vous de monsieur Maurin, ils eurent la surprise désagréable de trouver la vieille madame Rougon installée chez lui. Elle avait naturellement appris la mort de Macquart, elle était accourue, frétillante, débordante d'une douleur expansive. La lecture du testament fut, du reste, très simple, sans incident : Macquart avait disposé de tout ce qu'il pouvait distraire de sa petite fortune, pour se faire élever un tombeau superbe, en marbre, avec deux anges monumentaux, les ailes repliées, et qui pleurait. C'était une idée à lui, le souvenir d'un tombeau pareil, qu'il avait vu à l'étranger, en Allemagne peut-être, quand il était soldat. Et il chargeait son neveu Pascal de veiller à l'exécution du monument, parce que lui seul, ajoutait-il, avait du goût, dans la famille.

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