Le Docteur Pascal

Le Docteur Pascal (paragraphe n°1712)

Chapitre XII

Pascal n'écoutait pas, n'entendait pas. Il avait senti un crayon rouler sous ses doigts. Il le tenait, il se penchait sur l'Arbre, comme si ses yeux à demi éteints ne voyaient plus. Et, une dernière fois, il passait en revue les membres de la famille. Le nom de Maxime l'arrêta, il écrivit : " Meurt ataxique, en 1873 ", dans la certitude que son neveu ne passerait pas l'année. Ensuite, à côté, le nom de Clotilde le frappa, et il compléta aussi la note, il mit : " A, en 1874, de son oncle Pascal, un fils. " Mais ilse cherchait, s'épuisant, s'égarant. Enfin, quand il se fut trouvé, sa main se raffermit, il s'acheva, d'une écriture haute et brave : " Meurt, d'une maladie de cœur, le 7 novembre 1873. " C'était l'effort suprême, son râle augmentait, il étouffait, lorsqu'il aperçut, au-dessus de Clotilde, la feuille blanche. Ses doigts ne pouvaient plus tenir le crayon. Pourtant, en lettres défaillantes, où passait la tendresse torturée, le désordre éperdu de son pauvre cœur, il ajouta encore : " L'enfant inconnu, à naître en 1874. Quel sera-t-il ? " Et il eut une faiblesse, Martine et Ramond purent à grand-peine le reporter sur le lit.

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