Le Docteur Pascal

Le Docteur Pascal (paragraphe n°250)

Chapitre II

Clotilde, gardant sa robe de toile blanche, à pois rouges, avait simplement noué sur ses cheveux un large chapeau de paille, couvert d'une touffe de lilas ; et elle était charmante, avec ses grands yeux, son visage de lait et de rose, dans l'ombre des vastes bords. Quand elle sortait ainsi, au bras de Pascal, elle mince, élancée et si jeune, lui rayonnant, le visage éclairé par la blancheur de la barbe, d'une vigueur encore qui la lui faisait soulever pour franchir les ruisseaux, on souriait sur leur passage, on se retournait en les suivant du regard, tant ils étaientbeaux et joyeux. Ce jour-là, comme ils débouchaient du chemin des Fenouillères, à la porte de Plassans, un groupe de commères s'arrêta net de causer. On aurait dit un de ces anciens rois qu'on voit dans les tableaux, un de ces rois puissants et doux qui ne vieillissent plus, la main posée sur l'épaule d'une enfant belle comme le jour, dont la jeunesse éclatante et soumise les soutient.

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