Le Docteur Pascal

Le Docteur Pascal (paragraphe n°275)

Chapitre II

Comme ils approchaient de la ferme, une faneuse, dans un pré, lâcha sa fourche, accourut. C'était Sophie, qui avait reconnu le docteur et la demoiselle, ainsi qu'elle nommait Clotilde. Elle les adorait, elle resta ensuite toute confuse, à les regarder, sans pouvoir dire les bonnes choses dont son cœur débordait. Elle ressemblait à son frère Valentin, elle avait sa petite taille, ses pommettes saillantes, ses cheveux pâles ; mais, à la campagne, loin de la contagion du milieu paternel, il semblait qu'elle eût pris de la chair, d'aplomb sur ses fortes jambes, les joues remplies, les cheveux abondants. Et elle avait de très beaux yeux, qui luisaient de santé et de gratitude. La tante Dieudonné, qui fanait elle aussi, s'était avancée à son tour, criant de loin, plaisantant avec quelque rudesse provençale.

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