Le Docteur Pascal

Le Docteur Pascal (paragraphe n°335)

Chapitre III

Ses grands yeux clairs étaient vides, sa beauté inquiétante avait une ombre de mort. Et ni cerveau ni cœur, rien qu'un petit chien vicieux, qui se frottait aux gens, pour se caresser. Son arrière-grand-mère Félicité, gagnée par cette beauté où elle affectait de reconnaître son sang, l'avait d'abord mis au collège, le prenant à sa charge ; mais il s'en était fait chasser au bout de six mois, sous l'accusation de vices inavouables. Trois fois, elle s'était entêtée, l'avait changé de pensionnat, pour aboutir toujours au même renvoi honteux. Alors, comme il ne voulait, comme il ne pouvait absolument rien apprendre, et comme il pourrissait tout, il avait fallu le garder, on se l'était passé des uns aux autres, dans la famille. Le docteur Pascal, attendri, songeant à une guérison, n'avait abandonné cette cure impossible qu'après l'avoir eu chez lui pendant près d'un an, inquiet du contact pour Clotilde. Et, maintenant, lorsque Charles n'était pas chez sa mère, où il ne vivait presque plus, on le trouvait chez Félicité ou chez quelque autre parent, coquettement mis, combléde joujoux, vivant en petit dauphin efféminé d'une antique race déchue.

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