Le Docteur Pascal

Le Docteur Pascal (paragraphe n°353)

Chapitre III

Félicité ne desserra pas les lèvres, la tête en travail, l'air accablé sous ses réflexions. Il faisait en effet très lourd, le soleil brûlait, derrière un voile de grands nuages livides. Presque seul, Pascal causa, dans sa tendresse passionnée pour cette nature ardente, tendresse qu'il s'efforçait de faire partager à son neveu. Mais il avait beau s'exclamer, lui montrer l'entêtement des oliviers, des figuiers et des ronces, à pousser dans les roches, la vie de ces roches elles-mêmes, de cette carcasse colossale etpuissante de la terre, d'où l'on entendait monter un souffle : Maxime restait froid, pris d'une sourde angoisse, devant ces blocs d'une majesté sauvage, dont la masse l'anéantissait. Et il préférait reporter les yeux sur sa sœur, assise en face de lui. Elle le charmait peu à peu, tellement il la voyait saine et heureuse, avec sa jolie tête ronde, au front droit, si bien équilibré. Par moments, leurs regards se rencontraient, et elle avait un sourire tendre, dont il était réconforté.

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