Le Docteur Pascal

Le Docteur Pascal (paragraphe n°565)

Chapitre IV

Et quelle affreuse souffrance, ce tourment du savant qui se sent menacé de la sorte dans son intelligence, dans ses travaux ! Les découvertes qu'il a faites, les manuscrits qu'il compte laisser, c'est son orgueil, ce sont des êtres, du sang à lui, des enfants, et en les détruisant, en les brûlant, on brûlerait de sa chair. Surtout, dans ce perpétuel guet-apens contre sa pensée, il était torturé par l'idée que, cette ennemie qui était chez lui, installée jusqu'au cœur, il ne pouvait l'en chasser, et qu'il l'aimait quand même. Il demeurait désarmé, sans défense possible, ne voulant point agir, n'ayant d'autre ressource que de veiller avec vigilance. De toute part, l'enveloppement se resserrait, il croyait sentir les petites mains voleuses qui se glissaient au fond de ses poches, il n'avait plus de tranquillité, même les portes closes, craignant qu'on ne le dévalisât par les fentes.

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