Le Docteur Pascal

Le Docteur Pascal (paragraphe n°820)

Chapitre VII

Pascal, en effet, semblait accepter le mariage de Clotilde ainsi qu'une chose résolue, inévitable. Il n'enavait plus reparlé avec elle ; les rares allusions qu'ils y faisaient entre eux, dans leurs conversations de toutes les heures, les laissaient calmes ; et c'était simplement comme si les deux mois qu'ils avaient encore à vivre ensemble, devaient être sans fin, une éternité dont ils n'auraient pas vu le bout. Elle, surtout, le regardait en souriant, renvoyait à plus tard les ennuis, les partis à prendre, d'un joli geste vague, qui s'en remettait à la vie bienfaisante. Lui, guéri, retrouvant ses forces chaque jour, ne s'attristait qu'au moment de rentrer dans la solitude de sa chambre, le soir, quand elle était couchée. Il avait froid, un frisson le prenait, à songer qu'une époque allait venir où il serait toujours seul. Etait-ce donc la vieillesse commençante qui le faisait grelotter ainsi ? Cela, au loin, lui apparaissait comme une contrée de ténèbres, dans laquelle il sentait déjà toutes ses énergies se dissoudre. Et, alors, le regret de la femme, le regret de l'enfant l'emplissait de révolte, lui tordait le cœur d'une intolérable angoisse.

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