Le Docteur Pascal

Le Docteur Pascal (paragraphe n°957)

Chapitre VIII

Il la baisa sur les yeux, ému de gratitude ; et, tout de suite, elle commença par s'occuper du déjeuner, elle bouleversa la cuisine. Elle s'était drapée dans un immense tablier blanc, elle était délicieuse, les manches retroussées, montrant ses bras délicats, comme pour une besogne énorme. Justement, il y avait déjà là des côtelettes, qu'elle fit très bien cuire. Elle ajouta des œufs brouillés, elle réussit même des pommes de terre frites. Et ce fut un déjeuner exquis, vingt fois coupé par son zèle, par sa hâte à courir chercher du pain, de l'eau, une fourchette oubliée. S'il l'avait toléré, elle se serait mise àgenoux, pour le servir. Ah ! être seuls, n'être plus qu'eux deux, dans cette grande maison tendre, et se sentir loin du monde, et avoir la liberté de rire et de s'aimer en paix !

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