Le Rêve

Le Rêve (paragraphe n°201)

Chapitre IV

La chambre très vaste, tenait toute une moitié du comble, dont le grenier occupait le reste. Elle était entièrement blanchie à la chaux, les murs, les solives, jusqu'aux chevrons apparents des parties mansardées ; et, dans cette nudité blanche, les vieux meubles de chêne semblaient noirs. Lors des embellissements du salon et de la chambre à coucher, en bas, on avait monté là l'antique mobilier, datant de toutes les époques : un coffre de la Renaissance, une table et des chaises Louis XIII, un énorme lit Louis XIV, une très belle armoire Louis XV. Seuls, le poêle, en faïence blanche, et la table de toilette, une petite table recouverte de toile cirée, juraient, au milieu de ces vieilleries vénérables. Drapé dans une ancienne perse rose, à bouquets de bruyères, si pâlie qu'elle était devenue d'un rose éteint, soupçonné à peine, l'énorme lit surtout gardait la majesté de son grand âge.

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