Le Rêve

Le Rêve (paragraphe n°202)

Chapitre IV

Mais ce qui plaisait à Angélique, c'était le balcon. Des deux portes-fenêtres d'autrefois, l'une, celle degauche, avait été condamnée, simplement à l'aide de clous ; et le balcon, qui jadis régnait sur la largeur de l'étage, n'existait plus que devant la fenêtre de droite. Comme les solives, dessous, étaient encore bonnes, on avait remis un parquet et vissé dessus une rampe en fer, à la place de l'ancienne balustrade pourrie. C'était là un coin charmant, une sorte de niche, sous la pointe du pignon, que fermaient des voliges, remplacées au commencement de ce siècle. Lorsqu'on se penchait, on voyait toute la façade sur le jardin, très caduque celle-ci, avec son soubassement de petites pierres taillées, ses pans de bois garnis de briques apparentes, ses larges baies, aujourd'hui réduites. En bas, la porte de la cuisine était surmontée d'un auvent, recouvert de zinc. Et, en haut, les dernières sablières, qui avançaient d'un mètre, ainsi que le faîtage du comble, se trouvaient consolidées par de grandes consoles, dont le pied s'appuyait au bandeau du rez-de-chaussée. Cela mettait le balcon dans toute une végétation de charpentes, au fond d'une forêt de vieux bois, que verdissaient des giroflées et des mousses.

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