Le Rêve

Le Rêve (paragraphe n°490)

Chapitre VIII

Il s'agissait de trois panneaux admirables d'ancienne broderie, que les Hubert gardaient avec dévotion, commeune relique de famille, et qu'ils sortaient une fois l'an, le jour où passait la procession. Dès la veille, selon l'usage, le cérémoniaire, le bon abbé Cornille, était allé de porte en porte avertir les habitants de l'itinéraire que suivrait la statue de sainte Agnès, accompagnée de Monseigneur portant le Saint-Sacrement. Il y avait plus de quatre siècles que cet itinéraire restait le même : le départ se faisait par la porte Sainte-Agnès, la rue des Orfèvres, la Grand-Rue, la rue Basse ; puis, après avoir traversé la ville nouvelle, on regagnait la rue Magloire et la place du Cloître, pour rentrer par la grande façade. Et les habitants, sur le parcours, rivalisaient de zèle, pavoisaient les fenêtres, tendaient les murs de leurs plus riches étoffes, semaient le petit pavé caillouteux de roses effeuillées.

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