Le Rêve

Le Rêve (paragraphe n°869)

Chapitre XII

C'était un étourdissement de bonheur, une première minute d'allégresse absolue, où ils oubliaient tout, pour n'être qu'à cette certitude de s'aimer encore, et de se le dire. Les souffrances de la veille, les obstacles du lendemain, avaient disparu ; ils ne savaient comment ils étaient là ; mais ils y étaient, ils mêlaient leurs douces larmes, ils se serraient d'une étreinte chaste, lui éperdu de pitié, elle si émaciée par le chagrin, qu'il n'avait d'elle, entre les bras, qu'un souffle. Dans l'enchantement de sa surprise, elle restait comme paralysée, chancelante et bienheureuse au fond du fauteuil, ne retrouvant pas sesmembres, ne se soulevant à demi que pour retomber, sous l'ivresse de sa joie.

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