Le Rêve

Le Rêve (paragraphe n°990)

Chapitre XIII

Puis, soudain, les voix tombèrent, il se fit un silence profond. Monseigneur se lavait les doigts, sous les quelques gouttes d'eau que l'abbé lui versait de l'aiguière. Enfin, il reprit le vaisseau des saintes huiles, en ôta le couvercle, vint se placer devant le lit. C'était la solennelle approche du sacrement, de ce dernier sacrement dont l'efficacité efface tous les péchés mortels ou véniels, non pardonnés, qui demeurent dans l'âme après les autres sacrements reçus : anciens restes de péchés oubliés, péchés commis sans le savoir, péchés de langueur n'ayant pas permis de se rétablir fermement en la grâce de Dieu. Mais où les prendre, ces péchés ? Ils venaient donc du dehors, dans ce rayon de soleil, aux poussières dansantes, qui semblaient apporter des germes de vie jusque sur ce grand lit royal, blanc et froid de la mort d'une vierge ?

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