Le Rêve

Le Rêve (paragraphe n°998)

Chapitre XIII

Et toute l'abomination de l'ouïe se trouvait rachetée, toutes les paroles, toutes les musiques qui corrompent, les médisances, les calomnies, les blasphèmes, les propos licencieux écoutés avec complaisance, les mensonges d'amour aidant à la défaite du devoir, les chants profanes exaltant la chair, les violons des orchestres pleurant de volupté sous les lustres. Et, dans son isolement de fille cloîtrée, elle n'avait même jamais entendu le bavardage libre des voisines, le juron d'un charretier qui fouette ses chevaux. Et elle n'avait dans les oreilles d'autres musiques que les cantiques saints, le grondement des orgues, le balbutiement des prières, dont la petite maison fraîche vibrait toute, au flanc de la vieille église.

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