Le Ventre de Paris

Le Ventre de Paris (paragraphe n°475)

Chapitre II

Lisa, à son tour, s'égaya. Mouton, qui avait toujours sous le nez le plat de chair à saucisse, se trouvait probablement incommodé et dégoûté par toute cette viande. Il s'était levé, grattant la table de la patte, comme pour couvrir le plat, avec la hâte des chats qui veulent enterrer leurs ordures. Puis il tourna le dos au plat, il s'allongea sur le flanc, en s'étirant, les yeux demi-clos, la tête roulée dans une caresse béate. Alors tout le monde complimenta Mouton ; on affirma que jamais il ne volait, qu'on pouvait laisser la viande à sa portée. Pauline racontait très confusément qu'il lui léchait les doigts et qu'il la débarbouillait, après le dîner, sans la mordre.

?>