Le Ventre de Paris

Le Ventre de Paris (paragraphe n°972)

Chapitre IV

La voiture montait lentement. A cette heure matinale, l'avenue était déserte, avec ses chaises de fonte alignées sur les deux trottoirs, et ses pelouses, coupées de massifs, qui s'enfonçaient sous le bleuissement des arbres. Au rond-point, un cavalier et une amazone passèrent au petit trot. Florent, qui s'était fait un oreiller d'un paquet de feuilles de choux, regardait toujours le ciel, où s'allumait une grande lueur rose. Par moments, il fermait les yeux pour mieux sentir la fraîcheur du matin lui couler sur la face, si heureux de s'éloigner des Halles, d'aller dans l'air pur, qu'il restait sans voix, n'écoutant même pas ce qu'on disait autour de lui.

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