Nana

Nana (paragraphe n°1074)

Chapitre VI

On s'était assis dans la vaste salle à manger, dont les fenêtres donnaient sur le parc. Mais on occupait un boutseulement de la grande table, où l'on se serrait pour être plus ensemble. Sabine, très gaie, rappelait ses souvenirs de jeunesse, qui venaient d'être éveillés : des mois passés aux Fondettes, de longues promenades, une chute dans un bassin par un soir d'été, un vieux roman de chevalerie découvert sur une armoire et lu en hiver, devant un feu de sarments. Et Georges, qui n'avait pas revu la comtesse depuis quelques mois, la trouvait drôle, avec quelque chose de changé dans la figure ; tandis que cette perche d'Estelle, au contraire, semblait plus effacée encore, muette et gauche.

?>