Nana

Nana (paragraphe n°1619)

Chapitre VIII

Bosc se contentait de dîner le plus souvent possible. Il haussait les épaules derrière Prullière ; un joli garçon, mais un garçon pas sérieux. Lui, plusieurs fois, avait assisté à des scènes dans le ménage ; au dessert, lorsque Fontan giflait Nana, il continuait à mâcher gravement, trouvant ça naturel. Pour payer son dîner, il s'extasiait toujours sur leur bonheur. Il se proclamait philosophe, il avait renoncé à tout, même à la gloire. Prullière et Fontan, parfois, renversés sur leur chaise, s'oubliaient devant la table desservie, se racontaient leurs succès jusqu'à deux heures du matin, avec leurs gestes et leur voix de théâtre ; tandis que lui, absorbé, ne lâchant de loin en loin qu'un petit souffle de dédain, achevait silencieusement la bouteille de cognac. Qu'est-ce qu'il restait de Talma ? Rien, alors qu'on lui fichât la paix, c'était trop bête !

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