Nana

Nana (paragraphe n°1633)

Chapitre VIII

Nana s'était résignée, pour avoir la paix dans son ménage. Puis, c'était la faute de la Tricon, qu'elle avait rencontrée rue de Laval, un jour que Fontan était parti furieux, à cause d'un plat de morue ; alors, elle avait dit oui à la Tricon, qui justement se trouvait en peine. Comme Fontan ne rentrait jamais avant six heures, elle disposait de son après-midi, elle rapportait quarante francs, soixante francs, quelquefois davantage. Elle aurait pu parler par dix et quinze louis, si elle avait su garder sa situation ; mais elle était encore bien contente de trouver là de quoi faire bouillir la marmite. Le soir, elle oubliait tout, lorsque Bosc crevait de nourriture, et que Fontan, les coudes sur la table, se laissait baiser les yeux, de l'air supérieur d'un homme qui est aimé pour lui-même.

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