Nana

Nana (paragraphe n°2130)

Chapitre X

Et elle se lança dans un éloge extraordinaire de Daguenet. Le comte lui avait repris les mains ; il ne disait plus non, il verrait, on causerait de cela. Puis, comme il parlait de se coucher, elle baissa la voix, elle donna des raisons. Impossible, elle était indisposée ; s'il l'aimait un peu, il n'insisterait pas. Pourtant, il s'entêtait, il refusait de partir, et elle faiblissait, lorsque de nouveau elle rencontra le regard de Satin. Alors, elle fut inflexible. Non, ça ne se pouvait pas. Le comte, très ému, l'air souffrant, s'était levé et cherchait son chapeau. Mais, à la porte, il se rappela la parure de saphirs, dont il sentait l'écrin dans sa poche ; il voulait la cacher au fond du lit pour qu'elle la trouvât avec ses jambes, en se couchant la première ; une surprise de grand enfant qu'il méditait depuis le dîner. Et, dans son trouble, dans son angoisse d'être renvoyé ainsi, il lui remit brusquement l'écrin.

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