Nana

Nana (paragraphe n°2287)

Chapitre XI

Une rotonde s'ouvrait, entre les pelouses bordées de jeunes marronniers ; et là, formant un vaste cercle, abrités sous les feuilles d'un vert tendre, une ligne serrée de bookmakers attendaient les parieurs, comme dans une foire. Pour dominer la foule, ils se haussaient sur des bancs de bois ; ils affichaient leurs cotes près d'eux, contre les arbres ; tandis que, l'œil au guet, ils inscrivaient des paris, sur un geste, sur un clignement de paupières, si rapidement, que des curieux, béants, les regardaient sans comprendre. C'était une confusion, des chiffres criés, des tumultes accueillant les changements de cote inattendus. Et, par moments, redoublant le tapage, des avertisseurs débouchaient en courant, s'arrêtaient à l'entrée de la rotonde, jetaient violemment un cri, un départ, une arrivée, qui soulevait de longues rumeurs, dans cette fièvre du jeu battant au soleil.

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