Nana

Nana (paragraphe n°2744)

Chapitre XIII

Muffat avait accepté les autres. Maintenant, il mettait sa dernière dignité à rester " monsieur " pour lesdomestiques et les familiers de la maison, l'homme qui, donnant le plus, était l'amant officiel. Et sa passion s'acharnait. Il se maintenait en payant, achetant très cher jusqu'aux sourires, volé même et n'en ayant jamais pour son argent ; mais c'était comme une maladie qui le rongeait, il ne pouvait s'empêcher d'en souffrir. Lorsqu'il entrait dans la chambre de Nana, il se contentait d'ouvrir un instant les fenêtres, afin de chasser l'odeur des autres, des effluves de blonds et de bruns, des fumées de cigare dont l'âcreté le suffoquait. Cette chambre devenait un carrefour, continuellement des bottes s'essuyaient sur le seuil ; et pas un n'était arrêté par le trait de sang qui barrait la porte. Zoé avait gardé une préoccupation de cette tache, une simple manie de fille propre, agacée de la voir toujours là ; ses yeux s'y portaient quand même, elle n'entrait plus chez madame sans dire :

?>