Nana

Nana (paragraphe n°487)

Chapitre III

Fauchery fit signe qu'on les écoutait ; il fallait être convenable. De nouveau, la porte venait de s'ouvrir, et une vieille dame entrait, suivie d'un jeune homme, dans lequel le journaliste reconnut l'échappé de collège, qui, le soir de la Blonde Vénus, avait lancé le fameux " très chic ! " dont on causait encore. L'arrivée de cette dame remuait le salon. Vivement, la comtesse Sabine s'était levée, pour s'avancer à sa rencontre ; et elle lui avait pris les deux mains, elle la nommait sa chère madame Hugon. Voyant son cousin regarder curieusement cette scène, la Faloise, afin de le toucher, le mit au courant, en quelques mots brefs : madame Hugon, veuve d'un notaire, retirée aux Fondettes, une ancienne propriété de sa famille, près d'Orléans, conservait un pied-à-terre à Paris, dans une maison qu'elle possédait, rue de Richelieu ; y passait en ce moment quelques semaines pour installer son plus jeune fils, qui faisait sa première année de droit ; était autrefois une grande amie de la marquise de Chouard et avait vu naître la comtesse, qu'elle gardait des mois entiers chez elle, avant son mariage, et qu'elle tutoyait même encore.

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