Pot-Bouille

Pot-Bouille (paragraphe n°1358)

Chapitre VIII

Maintenant, l'orchestre jouait une valse. Berthe dansait avec un petit cousin de son mari, pour épuiser à tour de rôle les membres de la famille. Madame Duveyrier n'avait pu refuser l'oncle Bachelard, qui l'incommodait beaucoup, en lui soufflant dans la figure. La chaleur grandissait, le buffet s'emplissait déjà de messieurs, s'épongeant le front. Des fillettes, dans un coin, sautaient ensemble ; pendant que des mères, rêveuses, assises à l'écart, songeaient aux noces toujours manquées de leurs demoiselles. On félicitait beaucoup les deux pères, monsieur Vabre et monsieur Josserand, qui ne se quittaient plus, sans échanger d'ailleurs une parole.Tout le monde avait l'air de s'amuser et se récriait devant eux sur la gaieté du bal. C'était, selon le mot de Campardon, une gaieté de bon aloi.

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