Pot-Bouille

Pot-Bouille (paragraphe n°1817)

Chapitre XI

Alors, la famille, se rendant à la justesse de cette observation, prit place autour du lit. Un grand silence tomba, on entendit de nouveau le râle, dans la chambre moite. Berthe et Auguste étaient aux pieds du mourant ; Valérie et Théophile, arrivés les derniers, avaient dû se mettre assez loin, près de la table ; tandis que Clotilde occupait le chevet, ayant son mari derrière elle ; et, au bord même des matelas, elle poussait son fils Gustave, que le vieillard adorait. Tous se regardaient maintenant, sans une parole. Mais les yeux clairs, les lèvres pincées disaient les réflexions sourdes, les raisonnements pleins d'inquiétude et d'irritation, qui passaient dans ces têtes pâles d'héritiers, aux paupières rougies. La vue du collégien, si près du lit, exaspérait surtout les deux jeunes ménages ; car, c'était visible, les Duveyrier comptaientsur la présence de Gustave pour attendrir le grand-père, s'il recouvrait sa connaissance.

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