Pot-Bouille

Pot-Bouille (paragraphe n°689)

Chapitre V

Mais, du coup, madame Josserand retrouva son énergie. Hein ? quoi ? se déshabiller ! et pourquoi donc ? est-ce qu'ils n'étaient pas honnêtes, est-ce que leur alliance n'en valait pas une autre ? Le mariage se ferait quand même, ou elle crèverait plutôt. Et, rapidement, elle distribua les rôles : les deux demoiselles reçurent l'ordred'être très aimables pour Auguste, de ne plus le lâcher, tant qu'il n'aurait pas fait le saut ; le père avait la mission de conquérir le vieux Vabre et Duveyrier, en disant toujours comme eux, si cela était à la portée de son intelligence ; quant à elle, désireuse de ne rien négliger, elle se chargeait des femmes, elle saurait bien les mettre toutes dans son jeu. Puis, se recueillant, jetant un dernier coup d'œil autour de la salle à manger, comme pour voir si elle n'oubliait aucune arme, elle prit un air terrible d'homme de guerre qui conduirait ses filles au massacre, et dit ce seul mot d'une voix forte :

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