Pot-Bouille

Pot-Bouille (paragraphe n°693)

Chapitre V

Mais, justement, madame Duveyrier se mettait au piano. D'un geste, madame Josserand, souriante, la supplia de ne pas se déranger ; et elle laissa ses filles au milieu des hommes, en acceptant pour elle une chaise, entre Valérie et madame Juzeur. Monsieur Josserand avait gagné le petit salon, où le propriétaire, monsieur Vabre, sommeillait à sa place habituelle, dans le coin d'un canapé. On voyait encore là Campardon, Théophile et Auguste Vabre, le Dr Juillerat, l'abbé Mauduit, faisant un groupe ; tandis que Trublot et Octave, qui s'étaient retrouvés, venaient de fuir la musique, au fond de la salle à manger. Près d'eux, derrière le flot des habits noirs, Duveyrier, de taille haute et maigre, regardait fixement sa femme assise au piano, attendant le silence. A la boutonnière de son habit, il portait le ruban de la Légion d'honneur, en un petit nœud correct.

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