Pot-Bouille

Pot-Bouille (paragraphe n°876)

Chapitre VI

Lorsque Adèle fut descendue, il reprit sa carrure, acheva sa toilette, se servit de la pommade et des peignes de Julie. Octave ayant parlé du grenier, il voulut absolument l'y conduire, car il connaissait les moindres coins de l'étage. Et, en passant devant les portes, il nommait les bonnes, familièrement : dans ce bout du couloir, après Adèle, Lisa, la femme de chambre des Campardon, une gaillarde qui faisait ses coups dehors ; puis, Victoire, leur cuisinière, une baleine échouée, soixante-dix ans, la seule qu'il respectât ; puis, Françoise, entrée la veille chez madame Valérie, et dont la malle était peut-être là pour vingt-quatre heures, derrière le maigre lit où passait un tel galop de filles, qu'il fallait toujours s'informer avant de venir attendre au chaud, sous la couverture ; puis, un ménage tranquille, en place chez les gens du second ; puis, le cocher de ces gens, un gaillard dont il parlait avec une jalousie de beau mâle, le soupçonnant d'aller de porte en porte faire sans bruit de la bonne besogne ; enfin, dans l'autre bout du couloir, il nomma encore Clémence, la femme de chambre de madame Duveyrier, que son voisin Hippolyte, le maître d'hôtel, venait retrouver maritalement tous les soirs, et la petite Louise, l'orpheline dont madame Juzeur essayait, une gamine de quinze ans, qui devait en entendre de belles, la nuit, si elle avait le sommeil léger.

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