Son Excellence Eugène Rougon

Son Excellence Eugène Rougon (paragraphe n°358)

Chapitre II

Rougon dut le calmer. La place n'était toujours pas donnée à un autre ; si elle lui échappait cette fois encore,ce ne serait qu'une occasion perdue, une occasion qui se retrouverait certainement. Puis, il prit les mains de madame Bouchard, en la complimentant d'un air paternel. La maison du chef de bureau était la première qui l'eût accueilli, lors de son arrivée à Paris. C'était là qu'il avait rencontré le colonel, cousin germain du chef de bureau. Plus tard, lorsque monsieur Bouchard hérita de son père, à cinquante-quatre ans, et se trouva tout d'un coup mordu du désir de se marier, Rougon servit de témoin à madame Bouchard, née Adèle Desvignes, une demoiselle très bien élevée, d'une honorable famille de Rambouillet. Le chef de bureau avait voulu une jeune fille de province, parce qu'il tenait à l'honnêteté. Adèle, blonde, petite, adorable, avec la naïveté un peu fade de ses yeux bleus, en était à son troisième amant, au bout de quatre ans de mariage.

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