Son Excellence Eugène Rougon

Son Excellence Eugène Rougon (paragraphe n°438)

Chapitre III

Le lendemain du jour où Clorinde était allée, au trot de son cheval de louage, lui porter une poignée de main de condoléances à la porte du Conseil d'Etat, Rougon lui rendit une visite, qu'elle avait d'ailleurs exigée solennellement. Elle devait, disait-elle, lui montrer quelque chose qui le tirerait de ses humeurs noires. Il l'appelait en riant " son vice " ; il s'oubliait volontiers chez elle, amusé, chatouillé, l'esprit en éveil, d'autant plus qu'il l'épelait encore, aussi peu avancé que le premier jour. Comme il tournait le coin de la rue Marbeuf, il jeta un coup d'œil dans la rue du Colisée, sur l'hôtel habité par Delestang, qu'il croyait avoir déjà surpris plusieurs fois le visage entre les persiennes entrebâillées de son cabinet, à guetter, de l'autre côté de l'avenue, les fenêtres deClorinde ; mais les persiennes étaient closes. Delestang devait être parti le matin pour sa ferme modèle de la Chamade.

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