Son Excellence Eugène Rougon

Son Excellence Eugène Rougon (paragraphe n°632)

Chapitre III

Luigi, très flatté, s'inclinait. Cependant, le jour baissait, et comme il voulait finir une oreille, disait-il, il pria Clorinde de reprendre la pose pour dix minutes au plus. Monsieur de Plouguern et Rougon continuèrent à causer peinture. Celui-ci avouait que des études spéciales l'avaient empêché de suivre le mouvement artistique des dernières années ; mais il protestait de son admiration pour les belles œuvres. Il en vint à déclarer que la couleur le laissait assez froid ; un beau dessin le satisfaisait pleinement, un dessin qui fût capable d'élever l'âme et d'inspirer de grandes pensées. Quant à monsieur de Plouguern, il n'aimait que les anciens ; il avait visité tous les musées de l'Europe, il ne comprenait pas qu'on eût assez de hardiesse pour oser peindre encore. Pourtant, le mois précédent, il avait fait décorer un petit salon par un artiste que personne ne connaissait et qui avait vraiment bien du talent.

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