Une page d'amour

Une page d'amour (paragraphe n°106)

Partie : Partie 1, chapitre II

Il y eut un court silence. Hélène donna un regard à la richesse du salon, aux rideaux et aux sièges noir et or qui jetaient un éblouissement d'astre. Des fleurs s'épanouissaient sur la cheminée, sur le piano, sur lestables ; et, par les glaces des fenêtres, entrait la lumière claire du jardin, dont on apercevait les arbres sans feuilles et la terre nue. Il faisait très chaud, une chaleur égale de calorifère ; dans la cheminée, une seule bûche se réduisait en braise. Puis, d'un autre regard, Hélène comprit que le flamboiement du salon était un cadre heureusement choisi. Madame Deberle avait des cheveux d'un noir d'encre et une peau d'une blancheur de lait. Elle était petite, potelée, lente et gracieuse. Dans tout cet or, sous l'épaisse coiffure sombre qu'elle portait, son teint pâle se dorait d'un reflet vermeil. Hélène la trouva réellement adorable.

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