Une page d'amour

Une page d'amour (paragraphe n°1066)

Partie : Partie 3, chapitre 1

Alors, les relations se nouèrent plus étroitement encore, une vie charmante commença. Pour Hélène, c'était comme si Henri n'avait jamais cédé à une minute de folie ; elle avait rêvé cela ; ils s'aimaient, mais ils ne se le diraient plus, ils se contenteraient de le savoir. Heures délicieuses, pendant lesquelles, sans parler de leur tendresse, ils s'en entretenaient continuellement, par un geste, par une inflexion de voix, par un silence même. Tout les ramenait à cet amour, tout les baignait dans une passion qu'ils emportaient avec eux, autour d'eux, comme le seul air où ils pussent vivre. Et ils avaient l'excuse de leur loyauté, ils jouaient en toute conscience cette comédie de leur cœur, car ils ne se permettaient pas un serrement de main, ce qui donnait une volupté sans pareille au simple bonjour dont ils s'accueillaient.

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