Une page d'amour

Une page d'amour (paragraphe n°1074)

Partie : Partie 3, chapitre 1

Elle l'avait deviné, à l'hosanna qu'elle entendait monter de toute l'église. Le souffle d'Henri lui semblait venir jusqu'à sa nuque sur l'aile des cantiques, et elle croyait voir derrière elle ses regards qui éclairaient la nef et l'enveloppaient, agenouillée, d'un rayon d'or. Alors, elle priait avec une ferveur si grande, que les paroles luimanquaient. Lui, très grave, avait la mine correcte d'un mari qui venait chercher ces dames chez Dieu, comme il serait allé les attendre dans le foyer d'un théâtre. Mais, quand ils se rejoignaient, au milieu de la lente sortie des dévotes, tous deux se trouvaient comme liés davantage, unis par ces fleurs et ces chants ; et ils évitaient de se parler, car ils avaient leurs cœurs sur les lèvres.

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