Une page d'amour

Une page d'amour (paragraphe n°1094)

Partie : Partie 3, chapitre 1

Le mois s'écoula. Madame Deberle se montra aux exercices deux ou trois fois encore. Un dimanche, le dernier, Henri osa de nouveau attendre Hélène et Jeanne. Le retour fut délicieux. Ce mois avait passé dans une douceur extraordinaire. La petite église semblait être venue comme pour calmer et préparer la passion. Hélène s'était tranquillisée d'abord, heureuse de ce refuge de la religion où elle croyait pouvoir aimer sans honte ; mais le travail sourd avait continué, et quand elle s'éveillait de son engourdissement dévot, elle se sentait envahie, liée par des liens qui lui auraient arraché la chair, si elle avait voulu les rompre. Henri restait respectueux. Pourtant, elle voyait bien une flamme remonter à son visage. Elle craignait quelque emportement de désir fou. Elle-même se faisait peur, secouée de brusques accès de fièvre.

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