Une page d'amour

Une page d'amour (paragraphe n°1251)

Partie : Partie 3, chapitre III

Il ne dit plus rien, il suivait son aiguille qui piquait le calicot avec un petit bruit cadencé ; et il lui semblait que ce fil emportait et nouait un peu de leurs deux existences. Pendant des heures, elle aurait pu coudre, il serait resté là, à entendre le langage de l'aiguille, ce bercement quiramenait en eux le même mot, sans les lasser jamais. C'était leur désir, des journées passées ainsi, dans ce coin de paix, à se serrer l'un près de l'autre, tandis que l'enfant dormait et qu'ils évitaient de remuer, afin de ne point troubler son sommeil. Immobilité délicieuse, silence où ils entendaient leurs cœurs, douceur infinie qui les ravissait dans une sensation unique d'amour et d'éternité !

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