Une page d'amour

Une page d'amour (paragraphe n°136)

Partie : Partie 1, chapitre II

Et elle se laissa aller à conter l'histoire de son mariage, en quelques phrases : le grand amour que son mari avait conçu pour elle, lorsqu'elle habitait avec sonpère, le chapelier Mouret, la rue des Petites-Maries, à Marseille ; l'opposition entêtée de la famille Grandjean, une riche famille de raffineurs, que la pauvreté de la jeune fille exaspérait ; et des noces tristes et furtives, après les sommations légales, et leur vie précaire, jusqu'au jour où un oncle, en mourant, leur avait légué dix mille francs de rente environ. C'était alors que Grandjean, qui nourrissait une haine contre Marseille, avait décidé qu'ils viendraient s'installer à Paris.

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