Une page d'amour

Une page d'amour (paragraphe n°1393)

Partie : Partie 3, chapitre IV

Et lorsqu'on lui eut amené le petit garçon, que la femme de chambre débarbouillait de la poussière du voyage, elle le poussa, elle le retourna, pour le montrer. Lucien, gros, joufflu, tout hâlé d'avoir joué sur la plage, au vent du large, crevait de santé, un peu empâté même, et l'air bourru, parce qu'on venait de le laver. Il était mal essuyé, une joue humide encore, rose du frottement de la serviette. Quand il aperçut Jeanne, il s'arrêta, surpris. Elle le regardait, avec son pauvre visage maigri, d'une pâleur de linge, dans le ruissellement noir de ses cheveux, dont les boucles tombaient jusqu'aux épaules. Ses beaux yeux élargis et tristes lui tenaient toute la face ; et, malgré la forte chaleur, elle avalait un petit tremblement, tandis que ses mains frileuses se tendaient toujours comme devant un grand feu.

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