Une page d'amour

Une page d'amour (paragraphe n°1457)

Partie : Partie 3, chapitre V

Elle étouffait trop pour répondre. Une première fois, à cette même place, une crise de pleurs l'avait brisée ;mais elle était seule, elle avait pu sangloter dans les ténèbres, défaillante, attendant que la source de l'émotion qui la gonflait se fût tarie. Pourtant, elle ne se connaissait aucun chagrin : sa fille était sauvée, elle-même avait repris le train monotone et charmant de son existence. C'était brusquement en elle comme le sentiment poignant d'une immense douleur, d'un vide insondable qu'elle ne comblerait jamais, d'un désespoir sans bornes où elle sombrait avec tous ceux qui lui étaient chers. Elle n'aurait su dire quel malheur la menaçait ainsi, elle était sans espérance, et elle pleurait.

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