Une page d'amour

Une page d'amour (paragraphe n°1458)

Partie : Partie 3, chapitre V

Déjà, dans l'église parfumée des fleurs du mois de Marie, elle avait eu des attendrissements pareils. Le vaste horizon de Paris, au crépuscule, la touchait d'une profonde impression religieuse. La plaine semblait s'élargir, une mélancolie montait de ces deux millions d'existences, qui s'effaçaient. Puis, quand il faisait noir, quand la ville s'était évanouie avec ses bruits mourants, son cœur serré éclatait, ses larmes débordaient en face de cette paix souveraine. Elle aurait joint les mains et balbutié des prières. Un besoin de foi, d'amour, d'anéantissement divin, lui donnait un grand frisson. Et c'était alors que le lever des étoiles la bouleversait d'une jouissance et d'une terreur sacrées.

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