Une page d'amour

Une page d'amour (paragraphe n°1547)

Partie : Partie 4, chapitre 1

Toute une famille arrivait. Madame Deberle éclata en compliments, tandis que Malignon reparaissait au milieu des dames, son monocle dans l'œil. Hélène resta toute pâle des paroles rapides qu'elle venait de surprendre. C'était un coup de foudre pour elle, quelque chose d'inattendu et de monstrueux. Comment cette femme si heureuse, d'un visage si calme, aux joues blanches et reposées, pouvait-elle trahir son mari ? Elle lui avait toujours connu une cervelle d'oiseau, une pointed'égoïsme aimable qui la gardait contre les ennuis d'une sottise. Et avec un Malignon encore ! Brusquement, elle revit les après-midi du jardin, Juliette souriante et affectueuse sous le baiser dont le docteur effleurait ses cheveux. Ils s'aimaient pourtant. Alors, par un sentiment qu'elle ne s'expliqua pas, elle fut pleine de colère contre Juliette, comme si elle venait d'être personnellement trompée. Cela l'humiliait pour Henri, une fureur jalouse l'emplissait, son malaise se lisait si clairement sur sa face, que mademoiselle Aurélie lui demanda :

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