Une page d'amour

Une page d'amour (paragraphe n°1607)

Partie : Partie 4, chapitre 1

Trois ou quatre personnes s'attardaient, des familiers. On s'assit devant le feu mort, on causa avec un abandon charmant, dans la lassitude déjà ensommeillée de la grande pièce. Les portes étaient ouvertes, on apercevait le petit salon vide, la salle à manger vide, tout l'appartement encore éclairé et tombé à un lourd silence. Henri semontrait d'une galanterie tendre pour sa femme ; il venait de monter prendre dans leur chambre son flacon, qu'elle respirait en fermant lentement les yeux ; et il lui demandait si elle ne s'était pas trop fatiguée. Oui, elle éprouvait un peu de fatigue ; mais elle était ravie, tout avait bien marché. Alors, elle raconta que, les soirs où elle recevait, elle ne pouvait s'endormir, elle s'agitait dans son lit jusqu'à six heures du matin. Henri eut un sourire, on plaisanta. Hélène les regardait, et elle frissonnait, dans cet engourdissement du sommeil qui semblait peu à peu prendre la maison entière.

?>