Une page d'amour

Une page d'amour (paragraphe n°1720)

Partie : Partie 4, chapitre II

Hélène, étourdie, regardant derrière elle comme si elle sortait d'un lieu suspect, descendit l'escalier, remonta le passage des Eaux, se retrouva rue Vineuse, sans avoir conscience du chemin parcouru. Là seulement, la dernière phrase de la vieille femme l'étonna. Certes, non, elle ne remettrait pas les pieds dans cette maison. Elle n'avait plus d'aumônes à y porter. Pourquoi donc aurait-elle frappé à la cuisine ? A présent, elle était satisfaite, elle avait vu. Et elle éprouvait un mépris contre elle et contre les autres. Quelle vilenie d'être allée là ! Les deux chambres, avec leur cretonne, reparaissaient sans cesse devant ses yeux ; elle en avait emporté dans un regard les moindres détails, jusqu'à la place occupée par les sièges et aux plis des rideaux qui drapaient le lit. Mais, toujours, à la suite, les trois autres petites pièces, les pièces sales, vides et abandonnées, défilaient ; et cette vision, ces murs lépreux cachés sous les Amours joufflus, soulevaient en elle autant de colère que de dégoût.

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