Une page d'amour

Une page d'amour (paragraphe n°1920)

Partie : Partie 4, chapitre IV

Cependant, Hélène était restée debout au milieu du petit salon. Elle écoutait. Un silence s'était fait autour d'elle, un grand silence, chaud et enfermé, que troublait seul le pétillement des bûches réduites en braise. Ses oreilles sonnaient, elle n'entendait rien. Mais, au bout d'un temps qui lui parut interminable, il y eut un brusque roulement de voiture. C'était le fiacre de Juliette qui partait. Alors, elle soupira, elle eut toute seule un geste muet de remerciement. La pensée qu'elle n'aurait pas l'éternel remords d'avoir bassement agi la noyait d'unsentiment plein de douceur et de vague reconnaissance. Elle était soulagée, très attendrie, mais tout d'un coup si faible, après la crise atroce dont elle sortait, qu'elle ne se sentait plus la force de s'éloigner à son tour. Au fond, elle songeait qu'Henri allait venir et qu'il devait trouver quelqu'un là. On frappa, elle rouvrit tout de suite.

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